Depuis que j’ai appris la date de sortie du film je ne suis qu’impatience. En bonne fan qui se respecte je me suis lancée dans un énième visionnage de la série afin d’être plus que prête à repérer toutes les références que les néophytes ne seront pas en mesure de relever (et j’adore çà).
Après tout, c’est qu’on l’a attendu ce film. A tel point qu’on en arrivait à se demander s’il finirait par voir le jour.
En temps normal, j’aurais sauté sur l’avant première, je n’aurais pas accepté que d’autres puissent avoir connaissance de ce film avant moi. Mais la situation sanitaire aidant, mes emportements sont devenus beaucoup plus raisonnables. Dimanche 25 juillet après-midi, après une courte sieste réparatrice d’une nuit précédente bien trop courte, je me suis rendue au cinéma.
KAAMELOTT : PREMIER VOLET (réalisé par Alexandre Astier – 2021 – 120 mins)
En premier lieu, je dois dire que plus encore que la série, je voue une passion pour son créateur, Alexandre Astier. Je pense qu’il pourrait me parler de l’élevage de cloportes dans la Meuse que je boirais ses paroles.
Dans ce volet, on suit le tyrannique Lancelot du Lac (Thomas Cousseau) qui fait régner la terreur sur le royaume de Logres suite au départ d’Arthur Pendragon, Roi de Bretagne (Alexandre Astier). Alors qu’une résistance se met en place, rassemblant les fidèles d’Arthur, Lancelot, de son côté dilapide toutes les richesses du royaume dans l’espoir de retrouver ce dernier.
Il nous avait tant manqué…
Tout au long de ce film, on retrouve tout ce qui a fait le charme de la série, les blagues un peu lourdes bien que très bien pensées, le cynisme cinglant d’Arthur, les personnages emblématiques avec 10 ans de plus bien sûr.
C’est comme une madeleine de Proust, et je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir le sourire en retrouvant le mythique duo de Perceval de Galles (Franck Pitiot) et Karadoc de Vannes (Jean-Christophe Hembert).
Perceval va d’ailleurs nous donner la chance d’assister à l’un de ses jeux aussi incompréhensible que grandiose (Kamoulox n’a qu’à bien se tenir), donnant lieu à une scène aussi drôle que bordélique.
Je souhaite également souligner la photographie de ce film qui est belle et travaillée. Le cadrage et la lumière sont bien différents de ce qui était fait dans la série, dans la mesure où ici, les scènes sont majoritairement filmées en extérieur. Néanmoins, les couleurs sont harmonieuses, chaudes, et rendent le tout très agréable.
Enfin, il faut applaudir la qualité de la musique, chère à son réalisateur, qui est un atout incontestable de ce film, au point d’en faire une méthode de formation à l’art militaire (il faudra voir le film pour comprendre ce clin d’œil).
…qu’on l’aurait voulu parfait
Bien que KAAMELOTT présente énormément de qualités, je ne peux pas m’empêcher de sortir de la salle avec quelques déceptions et incompréhensions.
Tout d’abord, j’ai trouvé qu’il y avait trop de personnages. On y voit ainsi un florilège d’acteurs comme Alain Chabat, François Rollin, Géraldine Nakache ou encore Sting (!). Les guests sont plus que présents. Bien que ce puisse être plaisant, j’ai eu le sentiment que certains étaient là plus pour assouvir un plaisir personnel que pour un réel intérêt dans l’histoire. Certains personnages vont d’ailleurs apparaître d’une manière plus que furtive me laissant interrogative face à leur rôle réel.
De plus, afin de donner une genèse plus lointaine à Arthur et probablement expliquer ses agissements dans l’action présente, on a droit à de nombreux flashbacks de sa jeunesse romaine. Cependant, pour moi, ces flashbacks nous laissent sur notre faim. Ils sont là, on les regarde, mais on ne comprend pas nécessairement quel est leur but. Rien n’en est fait.
Ensuite, je ne peux pas m’empêcher de penser que le passage du petit au grand écran n’est pas forcément le plus heureux, notamment en ce qui concerne les prises de vue extérieures, qui tout en étant belles, n’égalent pas les scènes des grands péplums.
Enfin, la question se pose également quant au passage du format court au format long. Ici, le film dure 120 minutes. La première heure, bien qu’agréable, n’apporte que peu d’information et d’intérêt à la saga. L’épopée autour d’Arthur prend place, véritablement au bout d’une heure de film. Je pense que ce que j’aimais également dans la série c’est le côté format court, même si les dernières saisons proposaient des épisodes plus longs. Ici, j’ai pu me dire à quelques reprises qu’il y avait un manque de rythme qui a laissé transparaitre un ennui de ma part à certains moments.
Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé KAAMELOTT. Ne serait-ce que pour le plaisir de retrouver les différents personnages j’ai passé un bon moment. J’ai même ri à de nombreuses reprises. Mais je dois reconnaître que je suis assez déçue. Je reste avec beaucoup de questions sans réponses. Je ne comprends pas forcément la proposition qui est faite.
Le réalisateur a dit ne pas avoir souhaité faire du Fan service avec ce film. Je ne peux que le confirmer. Contrairement à d’autres fans, j’avais autant apprécié les saisons humoristiques que celles plus sombres. Alors, un changement d’univers ne me faisait pas peur et pouvait, s’il était parfaitement construit, me toucher tout autant. Cependant, ici, je ressors avec un gout d’inachevé.
Mais je garde une confiance absolue en Alexandre Astier. Je me dis alors que mes interrogations seront probablement comblées par les volets suivants (la saga est censée recouvrir 3 volets). Et on peut imaginer que ce premier film avait pour objet la mise en place des personnages et de l’histoire afin de permettre à tout un chacun, fan ou non, d’entrer dans l’histoire de Pendragon.
En sortant de la salle, je tends mon oreille et me rends compte que tout le monde semble du même avis : mitigé mais n’osant pas réellement dire du mal. On l’a attendu ce film, on vénère Alexandre Astier, il est presque impossible de remettre en cause une de ses œuvres. Et pourtant…
Avec le recul de quelques jours, je me dis que ce film n’était pas si mal, mais que probablement je l’aurai oublié très rapidement. Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. J’étais prête à en faire des éloges interminables. Pourtant, je sais que ça n’entachera en rien mon plaisir devant cette saga, et que régulièrement je continuerai à visionner la série. Et d’ailleurs, j’ai déjà hâte de voir l’opus suivant. Mais pas dans 10 ans s’il vous plait.
PS : N’hésitez pas à rester jusqu’à la fin du générique (chut je ne vous ai rien dit).
2 Comments
Vill
28 juillet 2021 at 0 h 30 minJ apprécie cette critique. Je ne suis pas fan de kaamelott. Mais n empeche que je serais volontier allée voir le film
Du Sable Sous Le Bitume
28 juillet 2021 at 22 h 44 min🙂