Cinéma

DUNE : Un récit initiatique à vous décoller la rétine

9 octobre 2021

Je crois que la première fois que j’ai entendu parler de cette œuvre j’avais 18 ans. Et depuis, chaque année, à chaque fois, je me dis : « il faut absolument que je lise cette saga… » Bon ben j’ai 31 ans, et c’est toujours pas fait.

Pour tout vous dire, l’univers science-fiction, ce n’est pas vraiment my cup of tea. Je n’y vais donc jamais spontanément. Mais par principe, quand une œuvre, quelle qu’elle soit, fait partie des incontournables de la culture, je veux connaître et m’en faire mon propre avis.

Alors quand j’ai eu la confirmation de la date de sortie de la nouvelle adaptation au cinéma, je me suis dit : « cette fois c’est la bonne. Lance toi…« 

Je mets fin au suspens tout de suite, je n’ai pas réussi à aller au delà de la page 55.

Il faut savoir que je fais, en règle générale, partie de la Team (insupportable ?) de ceux qui disent : « oui mais dans le livre, … ».

C’est donc la mort dans l’âme que je me suis rendue au cinéma pour découvrir cette œuvre dont tout le monde parle, que tant de personnes idolâtrent voire idéalisent. C’est parti pour presque 3 heures de film…

DUNE (réalisé par Denis Villeneuve, d’après l’œuvre de Franck Herbert – 2021 – 155 mins)

Pour tous ceux du fond de la classe, comme moi, qui ne savent pas vraiment de quoi ça parle, DUNE est l’adaptation du roman éponyme de Franck Herbert paru en 1965, et plus précisément de la première partie de ce roman.

Résumer l’histoire me semble assez périlleux et est un défi en soi. Je pense d’ailleurs que c’est une des raisons pour lesquelles je ne suis pas parvenue à lire le livre avant de voir le film. Il faut presque une feuille de papier à côté de soi pendant la lecture. Ce n’est assurément pas le livre que je vous conseille quand vous prenez les transports et que vous devez remuer à chaque station pour laisser vos co-voyageurs descendre et vaquer à leurs occupations.

Pour aller très vite, on se retrouve dans un futur (très) lointain, en l’an 10191. Toute forme d’intelligence artificielle a été proscrite. Le monde a été divisé en diverses organisations qui ont chacune un talent humain afin de palier ce manque. En parallèle, une substance mystérieuse « l’Epice » a été créée pour favoriser le prolongement de la vie humaine et le développement des facultés mentales surhumaines. Le Duc Leto Atréides (Oscar Isaac) reçoit le fief de la planète la plus dangereuse du monde, Arrakis, sur laquelle se trouve justement l’Epice. Il va donc s’y rendre avec sa concubine, Dame Jessica (Rebecca Ferguson) dotée des pouvoirs de Bene Gesserit, et de son jeune fils et héritier Paul (Timothée Chalamet). Cependant, suite à une trahison au sein même de leurs rangs, Paul et Jessica se retrouvent à devoir s’enfuir et rencontrent les Fremen, peuple autochtone d’Arrakis et qui attendent le Mahdi, messie qui suscitera le soulèvement et les libèrera de l’oppression de l’Imperium.

Bon en gros de chez gros c’est une quête, celle de Paul Atréides, jeune homme aussi doué que brillant, et qui est voué à connaître un destin hors du commun qui le dépasse.

D’une certaine façon, on va mixer l’univers de Star Wars, celui de Game of Thrones et on saupoudre de philosophie et d’écologie (mais apparemment cette dernière partie ressort plus dans le film que dans l’œuvre originale…).

Autant vous dire que face à un tel résumé, on peut tout de suite être apeuré. Et quand, comme moi, on angoisse à l’idée de se poser devant un film de plus d’1h50, ce n’est pas gagné. Et bien écoutez… J’ai ADORÉ ce film. J’ai été emportée du début jusqu’à la fin. Et le plus surprenant, c’est que je pense avoir absolument tout compris.

Rebecca Ferguson, Zendaya, Javier Bardem, Timothé Chalamet

Dès les premières minutes, l’univers dans lequel on évolue et les différentes structures politiques nous sont expliqués de manière très claire malgré la richesse des informations et des détails transmis.

La photographie est d’une beauté à couper le souffle. Je pense n’avoir jamais vu quelqu’un filmer aussi bien le sable. Bravo à Denis Villeneuve pour ce travail exceptionnel. Bien qu’il s’agisse d’une épopée, ce film, et j’ose le dire, le récit dans son ensemble, est très contemplatif. Ici, on n’est pas sur une histoire où on suivrait un héro fort, plein de muscles et de testostérone. Ici, pas de combats sanglants. C’est un univers totalement différent, plein d’introspection et de reconnexion aux racines, à la terre, à l’humain. Le voyage proposé par le réalisateur est bercé d’onirisme et de poésie.

Les acteurs sont tous d’une grande qualité. Bien sur Timothée Chalamet est toujours aussi exceptionnel, Jason Momoa campe un guerrier plus vrai que nature, et Charlotte Rampling m’a terrifiée en Révérende Mère. Mais ma révélation absolue demeure Rebecca Fergusson qui interprète la mère de Paul. Cette actrice est d’une beauté et d’une force de jeu. Le duo qu’elle propose avec Timothée Chalamet est pour moi magistral. Zendaya, quant à elle, dans le rôle de la Fremen Chani, est également parfaite. Mais pour être honnête, au contraire de ce qui pouvait ressortir de la promotion qui a été faite autour du duo Timothée Chalamet-Zendaya, je préviens les plus fans d’entre vous de l’actrice, sa présence se fait beaucoup plus sporadique dans ce premier opus de DUNE.

Rebecca Fergusson dans le rôle de Dame Jessica

J’ai lu et regardé de nombreux articles et interviews. J’ai bien compris que ce film suscitait une énorme attente, notamment suite à la déception des fans après l’adaptation qui avait été faite par David Lynch en 1984. Certains finissant même par dire que cette œuvre était peut être inadaptable. Vous l’aurez compris, je ne peux pas vous dire si le film adapte fidèlement l’œuvre originale. Je suis assurément passée à côté de plein de références, et de détails qui font la richesse de cette saga. Mais en tant que néophyte, c’est pour moi un sans faute. Je n’ai pas vu le temps passer. Ce film a ébloui ma rétine. Je ne sais pas si j’ai vu un film ou si j’ai admiré une toile pendant près de 3 heures. Et vous savez quoi ? La première chose que j’ai faite en rentrant chez moi, c’est me jeter sur le roman car je n’avais qu’une envie : me replonger dans cet univers.

Allez voir DUNE au cinéma. Vraiment.

  • Reply
    Emmanuelle
    31 octobre 2021 at 20 h 01 min

    Totalement d’accord ! Les images étaient impressionnantes, surtout en IMAX! On attend la suite avec impatience 😀
    Je partage ton avis concernant Rebecca Fergusson, bien que ce soit Timothée Chalamet qui porte le film, son interprétation est en effet incroyable ! Moi qui l’avait seulement vue en Jenny Lind dans The Greatest Showman, ça m’a fait un choc ! Merci pour ton article complet qui fait référence tant au livre qu’aux adaptations!

    • Reply
      Du Sable Sous Le Bitume
      31 octobre 2021 at 20 h 04 min

      Merci pour ton commentaire. Ce fut vraiment une expérience exceptionnelle. Du vrai bon cinéma comme on l’aime. Vivement la suite 🙂

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