Théâtre

Entrez dans la danse burlesque des Producteurs

12 mars 2022

Comme vous commencez surement à la savoir, il existe certaines choses pour lesquelles je suis monomaniaque. Alors quand ma passion pour les Comédies Musicales s’est vue associée à l’un de mes metteurs en scène préféré, il n’y avait plus qu’une évidence, je devais me rendre à ce spectacle. Mon anniversaire passant par là, j’ai eu le plaisir de recevoir le plus cool des présents.

LES PRODUCTEURS (écrit par Mel Brooks, adapté et mis en scène par Alexis Michalik – 2022 – 120 mins)

J’ai depuis de nombreuses années entendu parler de cette œuvre. J’ai découvert le film de Susan Stroman il y a quelques années, mais je n’ai jamais réussi à trouver une copie de l’œuvre originale de Mel Brooks (à bon entendeur…. Les commentaires sont ouverts).

Le Pitsch est simple : Un célèbre producteur de Broadway, Max Bialystock (Serge Postigo), aux portes de la ruine, s’associe à un jeune et timide comptable, Leo Bloom (Benoit Caden), dont le rêve est de devenir producteur, pour monter une arnaque. En effet, ce dernier se rend compte que le flop immédiat d’un spectacle permettrait de gagner beaucoup d’argent, peut être même plus qu’un succès. Pour monter le pire des spectacles, ils vont partir à la recherche du pire scénario, du pire metteur en scène et du pire casting. C’est de cette façon qu’ils vont décider de produire une pièce écrite par un ancien nazi Franz Liebkind (Régis Vallée), répondant au doux nom « Des fleurs pour Hitler ». Mais comme toute comédie, les choses ne vont pas vraiment se dérouler comme ils l’espéraient…

Cette pièce est un bijou de fantaisie, de folie, de rire et de loufoquerie. On abandonne le politiquement correct, même si tout ce qui pourrait être considéré comme déplacé est illustré d’une façon si claire qu’il n’existe pas une once d’ambiguïté sur la réalité du propos.

Le spectacle commence avant même le début de la pièce et les musiciens nous entourent délicatement de leur musique comme un amuse bouche pétillant.

Dès les premières secondes du spectacle, ça danse, ça chante.

Serge Postigo au centre

Tour à tour, on découvre des personnages plus fous les uns que les autres. De riches mamies qui cherchent à séduire Max en échange de quelques billets. Des pigeons nazis plus vrais que nature et qui font des gestes plus que douteux. Un metteur en scène gay (David Eguren) et sa cour haute en couleur (portée par le toujours formidable Andy Cocq) qui cumulent les différents stéréotypes pour notre plus grand plaisir. Une pseudo Maryline Monroe suédoise(Roxane Le Texier) qui joue de ses charmes en toute connaissance de cause.

Notamment David Eguren, Andy Cocq, Serge Postigo et Benoit Caden

Les comédiens sont tous d’un grand talent comique et chacun chante avec brio. J’ai presque eu envie d’entonner la ritournelle préférée du Führer tant le tableau paraissait charmant et la mélodie enfantine.

Serge Postigo, Régis Vallée et Benoit Caden

Je souhaitais également mettre en lumière les traductions des chansons en français, que, personnellement, je redoute souvent,  et qui sont ici réalisées avec beaucoup de justesse et sans que cela puisse choquer à l’oreille (ceux qui ont vu MamaMia comprendront…).

J’ai également beaucoup aimé les clins d’oeil au cinéma, avec l’apparition par moment d’écrans, ou encore la mise en scène du générique de présentation digne des chefs d’œuvre des années 1960 à Hollywood.

J’ai passé un excellent moment. Sans doute un des meilleurs depuis très longtemps. J’ai ris beaucoup, vraiment beaucoup. J’ai même pleuré de rire. Le rythme est particulièrement dense, les tableaux tous plus colorés les uns que les autres. Et jusqu’à la toute fin, le spectateur reste surpris. LES PRODUCTEURS nous emmène dans une aventure burlesque dans laquelle on ne connaît pas l’ennui. Encore une fois, un véritable plaisir de découvrir le travail d’Alexis Michalik. Et merci à lui d’avoir fait traverser l’Atlantique à cette pièce qui manquait fondamentalement à notre culture populaire.

Procurez-vous rapidement des billets. Vous l’avez bien mérité.

PS : Et si vous avez de la chance, vous repartirez peut être avec une culotte dans la poche (mais ne faites pas comme moi, n’oubliez pas de la laisser chez vous avant de retourner au travail le lendemain. Cela peut éviter bien des déconvenues).

France Musique – Benoit Cauden, Alexandre Bernoit, Loai Rahman, Veronique Hatat, Marianne Orlowski, Carla Hugon (voix) et l’Orchestre 42e rue – Direction : Patrice Peyriéras, orchestration Romain Trouillet – interprètent « Les Producteurs : Je voudrais être un producteur » de Mel Brooks (paroles et musique). Adaptation française : Nicolas Engel / Alexis Michalik. Extrait du cabaret 42e rue enregistré le 14 décembre 2020 au Carreau du Temple à Paris.

Actuellement au Théatre de Paris

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