Huit femmes, sorti en 2002, fait partie de mes films préférés. J’éprouve donc toujours un intérêt particulier pour les films de François Ozon. Et bien que je me sois de plus en plus éloignée de sa filmographie, notamment depuis la sortie de Jeune et Jolie, je reste toujours à l’écoute des nouvelles sorties.
PETER VON KANT (réalisé par François Ozon – 85 minutes – 2022)
PETER VON KANT est le récit d’un réalisateur de cinéma à succès, d’une quarantaine d’années, interprété par Denis Minochet. Celui-ci vit avec son assistant Karl, qu’il maltraite malgré sa totale dévotion. Sidonie, interprétée par Isabelle Adjani, qui est la muse de ses premiers succès, lui présente un jeune homme, Amir, joué par Khalil Ben Garbia, dont il tombe follement amoureux. Peter va prendre en charge la carrière d’Amir jusqu’à ce que celui-ci le quitte, laissant Peter dans un total désespoir.
Ce film est une adaptation libre de la pièce de théâtre Les larmes amères de Petra von Kant de Rainer Werner Fassbinder. Je ne connais rien de ce réalisateur, si ce n’est le nom de l’un de ses films, Lili Marleen, que j’ai prévu de voir dans les prochains jours. Je ne pourrais donc rien dire s’agissant du succès ou non de l’hommage rendu.
Mais ce que je peux dire, c’est que ce film est très poétique, ampli de fougue et de passion, drôle, parfois ridicule, tant les vociférations constantes et les changements d’humeur du protagoniste principal semblent irréalistes, mais surtout, toujours très respectueux de ses personnages.
J’ai aussi aimé la photographie du film, et sa direction artistique. Tout dans l’image montre la grandeur et la décadence de Peter. Tel un huis clos théâtral, l’ensemble du film se déroule dans l’appartement du réalisateur, qui n’est autre qu’une cage dorée dont il est le seul maître.
Denis Minochet est exceptionnel dans son rôle. J’ai trouvé son interprétation d’une grande délicatesse, même dans ses réactions les plus odieuses. J’ai également pris beaucoup de plaisir à retrouver Khalil Ben Garbia, que j’avais découvert dans la série, Les 7 vies de Léa, et qui, indiscutablement, a une grande carrière qui l’attend.
Mon petit bémol se portera sur Isabelle Adjani, qui porte, tout au long du film, un visage inexpressif et blafard. Je ne saurais dire, s’il s’agit là d’une volonté artistique face à laquelle je serais hermétique ou le souhait de figer son visage afin qu’il demeure celui d’une actrice dont les années ne défilent pas.
C’est un joli film, court, et qui ne vous laissera pas nécessairement un souvenir indélébile, mais qui vous permettra de passer un très agréable moment de cinéma.
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