Cinéma

AVATAR 2 : les Na’vi découvrent la mer

15 janvier 2023

Quand le premier AVATAR est sorti j’avais 19 ans – « Mes jeunes années courent dans la montagne » (oui bon en même temps j’utilise Charles Trenet en référence…je suis clairement pas une 2002). J’en garde un très bon souvenir, mais principalement de par la technique de l’image davantage que par l’histoire. J’avais bien apprécié l’univers, mais ce n’était clairement pas ce qui avait motivé mon intérêt. La preuve ultime est que je ne l’avais plus jamais revu depuis.

Alors à quelques jours d’aller découvrir le deuxième opus je me suis installée confortablement devant mon ordinateur afin de me replonger dans l’univers du premier film. La bonne surprise fut que je n’avais finalement rien oublié, ce qui est plutôt un gage de qualité. 13 ans après toutes les scènes étaient encore dans ma mémoire (et clairement en terme de mémoire Dory est un modèle pour moi).

C’est donc avec l’histoire fraichement en tête que je me rendais au cinéma.

AVATAR : LA VOIE DE L’EAU (réalisé par James Cameron – 192 mins – 2022)

Plus d’une décennie après les évènements du premier opus, on retrouve Sully (Sam Worthington) et sa famille sur Pandora. Alors qu’ils pensent toutes les épreuves derrière eux, un ennemi qu’ils croyaient mort refait surface avec pour seul objectif de se venger. Sully et sa famille vont alors devoir s’enfuir pour se sauver et sauver leur peuple.

Ce que j’ai aimé

Je veux absolument commencer par les points que j’ai aimé :

  • Le film est très beau.
  • J’ai apprécié le fait qu’on découvre de nouvelles terres sur Pandora, ce qui laisse penser qu’on est loin d’avoir fait le tour de cet univers.
  • Sigourney Weaver et Kate Winslet sont des actrices merveilleuses que j’aime de tout mon cœur.
  • Je veux un tulkun pour nager à ses côtés et me connecter spirituellement à lui.
  • J’aime les idées derrière le film à savoir la nécessité de protéger la nature, d’accueillir les étrangers, et de chérir le métissage.

Mais… c’est à peu près tout.

C’était beau, mais c’était long

Ce film, comme le premier, est d’une très grande qualité cinématographique. A chaque image on a le sentiment d’évoluer au côté des personnages, tant le travail du décors et la précision de l’image nous laissent penser que l’on pourrait presque toucher chaque élément de la nature.

Mais…

Tout d’abord, je trouve que les 30 premières minutes du film sont INTERMINABLES. Elles sont évidemment là pour rafraichir la mémoire des spectateurs et expliquer ce qu’il s’est passé les dernières années, mais ça ne méritait pas une si longue narration. Sully et Neytiri (Zoe Saldaña) ont eu des enfants, ils sont heureux, ils s’aiment, c’est mignon, c’est gentil, et blablabla. Ne voyez pas là un manque total de cœur chez ma personne, mais… ce n’était pas le but initial de ma venue.

Ensuite, si la rencontre avec les Metkayina, un peuple qui vit auprès de la mer et auprès desquels les Sully se réfugient, donne lieu a de magnifiques images, ici encore, j’ai trouvé que c’était beaucoup trop long. Pendant plusieurs dizaines de minutes on suit notre famille préférée à la découverte des fonds marins. Papa, maman et les enfants apprennent à retenir leur respiration sous l’eau et découvrent que le corail et les poissons c’est joli. Je suis clairement sarcastique, mais vraiment, c’est à ce moment là que j’ai commencé à regarder ma montre. C’est dire…

Alors oui, c’est très beau. J’ai moi aussi eu envie de plonger à côté de chacune de ces créatures aussi belles que spirituelles, mais… vraiment, encore une fois, je ne suis pas venue pour voir un épisode de Thalassa, aussi belles soient les images.

Enfin, j’en veux un peu à James Cameron pour cette scène de fin sans fin. Je reconnais que parfois cela peut être très positif qu’une fin ne soit pas prévisible. Mais ici ce n’était pas le cas, le réalisateur a juste voulu faire durer les scènes sans nécessité scénaristique.

Bref, vous l’aurez compris, j’ai trouvé que ce film avait un énorme problème de rythme.

Un problème scénaristique

En y réfléchissant bien, je pense que la raison principale pour laquelle le manque de rythme est si présent, est que l’histoire est très pauvre. Indépendamment de la vengeance entre Quaritch (Stephen Lang) et Sully, qui, à mon sens n’est pas suffisante pour tenir le film, il n’y a aucun autre arc narratif, ou à tout le moins, ils ne sont pas traités.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir introduit un grand nombre de nouveaux personnages pour lesquels un mystère existe presque sur chacun d’eux.

En premier lieu, les enfants de la famille Sully, qui sont rapidement présentés sans qu’on réussisse vraiment à retenir leurs prénoms. A plusieurs reprises je dois même dire qu’à l’image je confondais les deux frères, ce qui a pu me troubler dans la compréhension de certaines actions.

Un autre personnage qui me semble extrêmement intéressant est celui de Miles Spider Socorro (Jack Champion) un enfant humain abandonné sur Pandora et qui a été quasiment élevé par les Na’vi. Ce n’est quand même pas anodin comme histoire. D’autant plus quand on découvre qui est son père… Et bien ce n’est presque pas évoqué. A part le transformer en espèce de petit Tarzan, il n’en ressort vraiment pas grand chose.

Un modèle de société très classique

Un dernier point qui fait que je suis très dubitative quant à ce nouvel opus est le modèle de société qui est proposé sur Pandora. Alors que dans le premier volet on semblait montrer un peuple qui était davantage connecté à la nature, qui ne se fiait pas aux questions de genre pour ce qui était de la guerre, on retourne ici dans une structure très classique.

Le meilleur exemple selon moi concerne la place qui est donnée à Neytiri. Alors qu’il s’agissait d’une vraie guerrière qui n’avait peur de rien dans le premier AVATAR, ici, elle passe son temps à pleurer, à se plaindre et à se mettre en retrait… enfin, jusqu’à ce que son mari lui enjoigne de redevenir la guerrière qu’elle était. Tout au long de la première partie du film, elle est principalement réduite à son rôle de mère, comme s’il s’agissait maintenant de son seul identifiant.

Aussi, on peut s’interroger sur le besoin absolu de la petite Kiri (Sigourney Weaver), de découvrir impérativement qui sont ses parents. Comme une quête sans laquelle elle ne pourrait pas être complète. Toutes ces préoccupations très humano-centrées m’ont un peu perturbée dans un contexte où on tente de créer tout un univers nouveau avec des codes propres à celui-ci.

***

Alors je ne veux pas qu’on me fasse dire ce que je n’ai pas dit. Est ce que j’ai passé un bon moment de divertissement devant ce film : oui. Est ce que je considère que ce soit le meilleur film que j’ai vu ces derniers temps : en aucun cas. Est ce que j’ai hâte de découvrir les prochains opus : non. Mais est ce que j’irai les voir : bien évidemment.

Bien sur si on s’attache un peu plus aux différentes interactions du film on pourra trouver d’autres choses à en dire, et surement des très positives : la relation entre le fils cadet de Sully et un tulkun banni, la remise en question du pacifisme du peuple Na’vi face à la violence de l’Homme, la transmission père-fils, et j’en passe. J’ose croire que ces faiblesses s’expliquent par le fait qu’il existe des prochains opus, et que les différents déséquilibres seront alors effacés.

AVATAR : LA VOIE DE L’EAU est un film qui fera exploser vos rétines. On est d’ailleurs presque plus proche de l’univers jeux vidéo que véritablement du cinéma. Pour les aficionados des Na’vi, vous serez probablement ravis de retrouver ce peuple. Pour les autres, écoutez, vous ressortirez avec les fesses un peu endolories après 3 heures de films, mais en ayant passé un moment pas si désagréable. Allez-y.

  • Reply
    Préscillia
    22 janvier 2023 at 13 h 53 min

    Salut salut,
    C’est vrai que j’appréhendais de m’ennuyer car 3h12 de film c’est vraiment long. Au final pas du tout, j’ai regardé ma montre seulement 15min avant la fin j’ai trouvé le film captivant.
    Je trouve que ce n’était pas une mauvaise idée d’avoir raconté l’histoire au début du film car je ne me rappelais absolument de rien après tant d’années. Leur vie nous a permis de nous attacher dès le départ aux personnages afin de nous préparer à les soutenir face aux batailles et aux difficultés qu’ils subissent par la suite.
    Je suis d’accord concernant l’histoire de Spider qui est assez intéressante mais qui n’a pas été assez développée, il m’a vraiment fait penser à Tarzan rien de plus.
    J’ai bien aimé voir les scènes de combat lorsque le tulkun bani déclenche les hostilités et que tout les autres renchérissent avec de belles actions. Chacun met sa pierre à l’édifice pour défendre les siens.
    Il y a pas mal de parties émouvantes dans le film que j’ai bien apprécié (lorsque le père dit qu’il ne tient pas à Spider mais qu’au final son cœur a parlé, évidemment la mort du fils, la relation avec le tulkun bani etc).
    Par contre je trouve qu’ils ont appris trop rapidement a vivre comme les Metyakina ils ne savent pas respirer sous l’eau et d’un coup ils restent longtemps dans des profondeurs incroyables.
    Le rôle du père qui montre l’exemple en inculquant de bonnes valeurs à ses enfants, afin qu’ils soient bien élevés et respectueux avec les autres.
    Globalement c’était un bon film avec de très belles images, et chaque personnage a eu sa place.

    • Reply
      Du Sable Sous Le Bitume
      22 janvier 2023 at 14 h 28 min

      Oh merci beaucoup pour ton message.
      Je partage tout ce que tu as dis. Je pense que c’est juste pas suffisamment abouti par rapport à ce que j’attends d’un film de cette ampleur. Et très bonne remarque pour ce qui est de la facilité d’adaptation auprès des Metyakina. Je pense que ca va dans le sens d’un manque de profondeur de l’histoire parfois.
      Mais en effet, et comme j’ai fini par conclure, ca reste un film grand spectacle et très divertissant dans l’ensemble que j’encourage à aller voir.

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