Cinéma

Au fait, t’as vu ce film ? (2)

4 juin 2023

Films encore à l’affiche ou maintenant disponibles en VOD, je vous partage certains de mes derniers visionnages.

L’AMOUR ET LES FORETS (réalisé et écrit par Valérie Donzelli – 105 mins – 2023)

Résumé : Adaptation du roman éponyme d’Eric Reinhardt. Le film raconte l’histoire de Blanche (Virginie Efira) qui croit rencontrer la personne qu’elle recherche quand elle retombe sur Grégoire Lamoureux (Melvin Poupaud) qu’elle n’a plus revu depuis l’école. Très vite, des liens se tissent et le couple décide de fonder une famille. Mais Lamoureux se révèle rapidement un homme possessif et dangereux développant son emprise sur Blanche.

On ne passe pas un moment agréable pendant le visionnage de ce film tant la tension est palpable dès la rencontre des deux protagonistes. La caméra, très proche, de Valérie Donzelli participe également à nous mettre dans l’atmosphère dans laquelle évolue Blanche. Bien qu’il faille souligner la photographie magnifique, à l’image des différents films de la réalisatrice.

Si l’héroïne ne perçoit pas tous les signaux négatifs qu’envoie Grégoire, le spectateur, lui, a tout de suite conscience du côté malsain de celui-ci. Et cela explique peut être encore plus le rejet que l’on a vis à vis de ce personnage tout au long du film. J’ai eu envie de claquer Grégoire et  de lui cracher au visage tout au long du film tant ce personnage est détestable. Bravo d’ailleurs à Melvin Poupaud qui joue à la perfection cet homme odieux de manipulation, et  à Virginie Efira , qui, comme à son habitude, est brillante dans son jeu.

Je trouve aussi très intelligent que les personnages ne soient pas des stéréotypes, en particulier le personnage de Blanche, qui est une femme lettrée, indépendante et qui travaille comme professeur. Comme pour rappeler, que l’horreur ou la fragilité n’appartiennent pas à une seule catégorie de personnes.

L’histoire est contée à travers un flashback qui constitue la partie centrale du récit, entrecoupé de scènes que l’on comprend se dérouler dans le présent.

J’ai lu que certains spectateurs avaient pleuré au visionnage de ce film. Moi j’ai été envahie par la colère.

L’AMOUR ET LES FORETS souffre certainement de certaines faiblesses, mais il n’en demeure pas moins d’une grande qualité. Je suis allée le voir dans une salle qui a l’habitude d’applaudir chaque film qui passe. Là, à l’apparition des premières lignes du générique  la salle était plongée dans un grand silence, lourd de sens.

OMAR LA FRAISE (écrit et réalisé par Elias Belkeddar – 100 mins – 2023)

Résumé : Suite à une condamnation en France, Omar Zerrouki, dit Omar « La Fraise » (Reda Kateb) est contraint de vivre en cavale en Algérie, d’où il a des origines. Dans une certaine mélancolie de son passé, il continue de mener des activités illégales au côté de son fidèle acolyte, Roger (Benoit Magimel). Ces deux bandits qui semblent avoir eu une place prépondérante dans le monde criminel français pendant des décennies vont devoir s’adapter à leur nouvelle vie malgré l’ennui dans lequel celle-ci semble les plonger.

Ce film est une petite parenthèse, courte, et amusante, mais qui doit son succès principalement au duo d’acteurs principaux qui apportent une fraicheur évidente à ce buddy movie.

Tout au long du film on n’a de cesse de se demander comment ces deux « ringards» ont pu avoir une vie de gangsters. Mais le film est fait de telle sorte que malgré le côté ridicule de leur situation, ils en ressortent très attachants (les gars ont quand même une immense maison qu’ils peinent à remplir et une piscine…tout aussi vide). Tout au long du récit on perçoit également une évolution des personnages qui n’est pas toujours évidente, mais qui laisse songeur quant au sens que le réalisateur a voulu donner à son film.

Ce film c’est aussi une redécouverte de ses racines. Et à ce titre, Alger est filmée de manière à en faire un personnage à part entière. Un personnage dur, complexe, mais qu’on a envie d’apprendre à connaître davantage.

J’ai également beaucoup aimé la construction de l’image avec une caméra très dynamique. OMAR LA FRAISE est le premier film  de son réalisateur. Il y a beaucoup de faiblesses, et certaines scènes manquent un peu de structure, mais je trouve que c’est extrêmement prometteur.

Enfin, rien que pour le rap de Magimel et son « Et on danse, et on danse, et on danse », ce film vaut le coup d’œil.

JEANNE DU BARRY (écrit et réalisé par Maïwenn – 116 mins – 2023)

Résumé : Ce film raconte l’histoire (très très très librement inspirée de la véritable histoire) de Jeanne du Barry (Maïwenn) devenue la nouvelle favorite du Roi Louis XV (Johnny Depp).

Par où commencer. Tout d’abord, et comme j’ai déjà pu l’exprimer, j’ai beaucoup de mal avec le cinéma de Maïwenn de façon générale. C’était sans compter la polémique autour de ce film et plus particulièrement de Johnny Depp. Disons, pour être la plus objective, que je suis allée voir ce film avec tous les préjugés possibles, mais je voulais me faire mon propre avis, indépendamment des critiques que j’avais pu entendre.

Spoiler alert : mon avis n’a pas été modifié par le visionnage.

J’ai trouvé ce film particulièrement long, utilisant un ton très impérieux et sans le moindre enjeu dans les dialogues.

Il faut dire aussi qu’il y a une problématique de montage, avec un assemblage de scènes les unes après les autres, sans qu’il y ait nécessairement de liant. A ce titre, il y a même une scène de violoncelle qu’on a, assurément, oublié de retirer au montage…c’est dire la qualité de l’œuvre.

Et que dire de Johnny Depp. En même temps, quand on donne le rôle d’un Roi français à un américain, les lignes de textes sont nécessairement courtes (voire monosyllabiques) pour masquer au maximum son accent – « Je vous remercie » / « Tout à fait » / « C’est charmant » (lignes de texte inventées par mes soins mais particulièrement proches de la réalité des dialogues officiels – à prononcer de façon monocorde avec la voix qui descend dans les graves).

J’ai trouvé le film assez grotesque. Je ne crois pas du tout en Jeanne interprétée par Maïween comme enchanteresse de bon nombre d’hommes de la Cour. De même, je ne savais pas que Louis XV avait un humour tel qu’il finissait par singer notre très apprécié Jack Sparrow…

Ah, et il y a Pierre Richard aussi, méconnaissable en Duc de Richelieu. Rien de plus à ajouter à ce sujet.

Bref. Je n’ai pas aimé le film que ce soit dans son écriture comme dans sa technique. Tout est très poussif. Tant pis, cette fois ci je ne serai pas originale et je rejoindrai les détracteurs de cette « oeuvre». Et dire que ce film a été diffusé pour la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes.

PS : Pascal Greggory <3 Heureusement qu’il était là.

Et vous, vous avez vu quoi d’intéressant ces derniers temps? Un film à me conseiller? Les commentaires sont ouverts 🙂

  • Reply
    Aure
    4 juin 2023 at 8 h 33 min

    Bravo pour ton article sur L’amour et les forêts… comme toujours bravo pour tes écris !
    Étant plutôt cliente de comedie je ne pense pas aller voir ce film , bien que le talent des protagonistes n’est plus à prouver .
    Cette tension est tellement palpable au travers de ton article et bravo pour ça !
    C’est bien de traiter de ce genre de sujet en film alors bravo pour ça 😉

    • Reply
      Du Sable Sous Le Bitume
      11 juin 2023 at 17 h 00 min

      Merci beaucoup pour ton commentaire 🙂

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