Cinéma

Allez tous vous déhancher sur la musique du King

30 juillet 2022

De façon générale, je suis plutôt cliente de l’univers coloré et grandiloquent de Baz Luhrmann. Moulin Rouge et Gasby le Magnifique font clairement parties de mes films préférés. Alors à l’annonce de la sortie de son nouveau film, il était évident que j’allais m’y rendre.

Comme tout le monde je connais Elvis Presley, mais j’ai une connaissance plus que lacunaire de sa vie, et même de son œuvre. J’ai presque une image de lui plus mythologique que celle d’une véritable personne ayant appartenu au quotidien de millions de personnes à une époque.

ELVIS (réalisé par Baz Luhrmann– 159 minutes – 2022)

Le film ELVIS est une biographie sur Elvis Presley interprété avec qualité par Austin Butler. Je ne suis en règle générale, pas très fan des biopics, mais ce qui a fait toute la différence ici, c’est que plutôt que de reprendre la vie de son protagoniste de façon chronologique, il est mis un focus sur la relation complexe entre le King et son impresario, le Colonel Parker, joué, avec brio (même si je ne suis pas méga fan de tout l’accoutrement), par le grand Tom Hanks.

J’ai beaucoup aimé ce film. Au fur et à mesure du récit, on ressent une frénésie et un changement de rythme qui marquent une coupure entre chaque époque de la vie d’Elvis, et qui permettent de mettre en lumière à quel point, à un moment donné, sa vie ne lui appartenait plus, balancée entre les desseins de son impresario et l’amour fanatique de son public.

J’ai particulièrement apprécié le moment où Elvis débarque à Vegas et qui montre un tournant radical dans la vie de l’artiste. L’énergie de Buz Learman est d’ailleurs plus que présente dans cette transition où toute sa loufoquerie et sa direction artistique très colorée éclatent à l’image.

Austin Butler

Un grand bravo à Austin Butler qui joue un Elvis plus vrai que nature. On retrouve en tout cas parfaitement le déhanché du King. Il y a même un véritable travail sur la voix de celui-ci.

Mon petit bémol, mais qui est tout à fait personnel, repose sur le fait que la relation entre Elvis et sa femme Priscilla, interprétée ici par l’actrice Olivia DeJonge, est très (trop) vite expédiée. Or, quand on lit sur la vie du King, il semble qu’il y ait beaucoup à dire sur cette histoire d’amour, dans laquelle, pas grand chose n’est romantique, pour Priscilla en tout cas.

Ce film m’a permis d’en connaître davantage sur cet artiste hors norme, la première star internationale.  Et d’ailleurs, tout en ayant une connaissance très lacunaire d’Elvis et son oeuvre, j’ai pu me rendre compte, au fur et à mesure des différentes chansons, qu’en réalité, je les connaissais toutes, ce qui montre ô combien elles font parties de notre paysage musical.

Comme beaucoup ont pu l’exprimer dans la presse, il faut aussi souligner l’intention du réalisateur de rappeler l’appropriation par Elvis de la musique noire. Bien que sa passion et sa transe pour cette musique puissent être sincères, la force de son succès, en comparaison avec les artistes originels, interroge sur les Etats-Unis et le monde de l’époque. Rien de plus n’est exprimé sur ce sujet, mais on peut au moins apprécier l’intention.

Si le film pèche par 15-20 bonnes minutes de trop, j’ai globalement passé un très bon moment. Je suis même ressortie de la séance avec l’envie de me documenter davantage sur Elvis Presley et d’écouter l’ensemble de ses titres.

A mon avis, vous non plus vous ne pourrez pas résister.

Baz Luhrmann’s ELVIS | « Hayride » Clip

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